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Publié le 13 déc. 2023
Par Natalie Sicard
Taillés dans un cuir aux tanins naturels, les portefeuilles, porte-clés, ceintures, étuis, sacs ou pochettes qui sortent de l’atelier La Compagnie Robinson à Brigham dans les Cantons-de-l'Est sont tous entièrement fabriqués à la main. Des lignes simples dans une matière de qualité, pour des accessoires du quotidien faits pour durer et s’embellir avec les années.
L’artisan derrière La Compagnie Robinson, Patrice Didier, un créatif aux multiples talents a d’abord travaillé comme directeur artistique. Il a entre autres été en charge de l’image de marque, de la création aux photographies, des produits DavidsTea. Une expertise qui a fait germer dans sa tête l’idée de fonder sa propre entreprise.
Habile de ses mains, il chérissait aussi le désir de créer des objets à la fois beaux, solides et durables dans le temps. Du premier porte-monnaie en cuir fabriqué en autodidacte, au déménagement du nid familial dans les Cantons-de-l’Est en 2015, la compagnie prend son envol un an plus tard.
Guidés par « le désir de vivre plus proche de la nature, dans un milieu rural avec des fermes à proximité et un esprit de communauté », lui et sa conjointe, qui collabore aussi à la création, s’installent d’abord à Orford puis à Brigham, où l’atelier est annexé à la maison. Le duo s’équipe peu à peu d’outils, en particulier des outils manuels traditionnels. Les patrons pour chaque modèle sont longuement muris, le cuir marqué, découpé, cousu à la main puis à la machine, un travail manuel qui requière patience et concentration. Il en résulte des créations aux lignes minimalistes, épousant avec simplicité les principes du slow living et de slow fashion : ralentir le rythme, se concentrer sur l’essentiel, privilégier la consommation durable, « choisir moins, mais choisir des objets de meilleure qualité. »
Pourquoi le cuir comme matière première ?
« J’ai toujours aimé les antiquités, les objets en bois patiné par les années, les matériaux bruts et nobles qui deviennent beaux avec le temps. Nous chérissons l'idée que les objets transmis par nos parents ou grands-parents deviennent de beaux objets en héritage et le cuir fait partie de ces matières. ». Pour qu’il vieillisse en beauté, ils utilisent un cuir teint avec des tanins d'origine végétale, une méthode ancestrale et respectueuse de l’environnement.
Il existe deux principales méthodes de tannage du cuir, minérale et végétale, d’expliquer Patrice. « 85% du cuir que l’on retrouve sur le marché est tanné selon un processus moderne, utilisant des tanins minéraux, comme le chrome. Ce procédé est largement utilisé car il permet, entre autres, de tanner le cuir beaucoup plus rapidement. Le tannage végétal se fait à partir de tanins issus de la nature et prend 5 à 6 fois plus de temps que le tannage au chrome. » Le produit final est donc aussi beaucoup plus cher mais la méthode plus artisanale est aussi éco responsable.
La Compagnie a opté pour un cuir provenant d’une tannerie américaine, Wickett & Craig, basée en Pennsylvanie, qui n’utilise que des ingrédients biologiques tels que l'écorce, des racines, des feuilles et des fruits pour faire macérer les peaux de 30 à 60 jours en fûts de chêne, sans aucun agent chimique. « Grâce à ce processus, les tanins naturels donnent au cuir une patine qui s'embellit avec le temps, rendant chaque pièce unique. C’est un peu comme de comparer une bière industrielle avec une bière vieillie en barriques de vin ou de whisky », de poursuivre Patrice.
Cet allié, parfait pour leurs créations aux lignes simples et sans fioritures, prend les marques de son utilisateur au fil du temps, un peu comme une deuxième peau. À cela s’ajoute sa grande durabilité qui fait en sorte que l’on peut passer ces accessoires au suivant ou les léguer en héritage à sa descendance, une valeur chère aux yeux de l’artisan. Ce n’est pas pour rien que le nom de Robinson, celui du grand père de Patrice a été choisi. Un clin d’œil en souvenir de celui aujourd’hui disparu avec qui il aimait travailler de ses mains.
En plus des accessoires du quotidien, qui sont pour la plupart destinés tant aux hommes qu’aux femmes, ils ont développé quelques articles pour la maison, un banc de bois et de cuir et un sac porte-bûches en coton ciré, comme à l’ancienne. Ils sortiront bientôt des bracelets. Vous avez envie de voir de plus proche leurs créations ? On peut voir les artisans à l’œuvre, les week-ends, dans leur atelier-boutique de la rue Principale à Sutton.
La Compagnie Robinson : Atelier-boutique, ouvert samedi et dimanche : 19, rue Principale Nord, #6, Sutton
Réserve naturelle, Caviste : l’endroit parfait pour déguster une bonne cuvée locale avec une focaccia agrémentée de produits frais.
Kokkaku Ramen : un restaurant japonais sur la rue Principale qui concocte d’excellentes soupes ramens, leur spécialité.
Café Yamabiko : pour siroter un excellent café dans une ambiance cosy.
Et pour aller marcher, se balader, prendre une marche en famille, le couple aime particulièrement les sentiers du parc d’environnement naturel de Sutton et ceux de Frelighsburg.
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