Légendes et fables des Cantons

Publié le 9 juin 2023

Ces récits « arrangés » pimentent l’histoire de nos villes et villages. Mystérieux, romancés ou carrément farfelus, certains d’entre eux n’en ont pas moins la vie dure… En voici une sélection, mais avis aux sceptiques : vous ne serez pas du tout confondus!

Par Carolyne Parent


©Charles Dion

Les Beatles à… Stanstead

La rumeur remonte à 1972-73 alors que John Lennon et Paul McCartney étaient chacun aux prises avec les autorités pour des histoires de drogue. Dans ce contexte, le premier ne souhaitait pas quitter les États-Unis et le second ne pouvait y entrer. Aussi, quel meilleur endroit que la bibliothèque Haskell, érigée sur la frontière canado-américaine et où l’on pouvait alors passer librement de la ville québécoise de Stanstead à Derby Line, au Vermont, pour une rencontre secrète des membres du groupe britannique? Le sujet à l’ordre du jour : leurs retrouvailles le temps d’une tournée, bien sûr! Pour les fans finis des Fab Four, l’histoire, magnifique, est plausible; pour les autres, improbable, car sans réels fondements. Elle a néanmoins inspiré un dramaturge de Stanstead, Ross Murray, qui en a tiré une pièce de théâtre, All Together Now. Rendant hommage au lieu mythique qu’est ce bâtiment victorien, abritant à la fois la bibliothèque et la salle de concert Haskell, elle y a été présentée en 2019.


La légende de Witch Bay

Celle-là, on nous la ressort tous les ans, à l’Halloween! Datant de la fin du XVIIIe siècle, donc après la chasse aux sorcières de Salem, elle met en scène une certaine Amanda, résidante de Fitch Bay. Herboriste de son état, elle soignait avec brio les villageois, mais ceux-ci s’en méfiaient. Imaginez… Elle boitait, avait toujours les cheveux en pagaille, parlait aux arbres, préparait des potions bizarres les soirs de pleine lune… Il ne leur en fallut pas davantage pour la décréter « sorcière » et la pendre haut et court près de la baie le 1er novembre 1800. Mais l’histoire ne s’arrête pas là… Plusieurs décennies plus tard, dans la même localité, une autre « sorcière » serait venue s’installer au château de Witch Bay, sans doute attirée par sa girouette, représentant une consoeur sur son balai! Elle y aurait accueilli l’âme d’Amanda. Depuis, certains soirs d’orage, et à l’Halloween évidemment, leurs ombres dansent sur les rives de la rivière…


©Daphné Caron

Le monstre du lac Memphrémagog

À une certaine époque, les profondeurs lacustres comme marines inspiraient des frayeurs qu’attisaient des canulars! Pensons au monstre du Loch Ness, en Écosse. Mais les Cantons ne sont pas en reste : chez nous aussi, « un monstre se montre gratis » : le Memphré. Tenant du serpent de mer, la créature aurait été aperçue pour la première fois en 1816 dans le lac Memphrémagog. Selon un témoignage de Ralph Merry III, fondateur de Magog, elle effrayait les habitants au point de les empêcher de s’aventurer dans les flots. Sans doute souffre-t-elle de léthargie, car elle s’est faite bien discrète ces dernières décennies!


©Jessie Jolin

La légende du pin solitaire

Aux abords de Sherbrooke, à hauteur du pont Saint-François, un îlot rocheux ancré dans la rivière du même nom fait figure de symbole historique régional. Flash-back fin XVIIe siècle. Abénaquis et Iroquois se disputent le territoire. Une confrontation semble inévitable. Pour résoudre au mieux le conflit qui menace d’éclater, les chefs proposent un combat d’homme à homme. Chaque Première Nation choisit alors son meilleur guerrier. Leur épreuve? Courir jusqu’à épuisement autour du pin qui s’élève sur l’îlot et supprimer celui qui tombe le premier. L’Abénaqui l’emporta. Depuis 1934, une croix, fichée en terre lors des commémorations entourant le 400e anniversaire du voyage de Jacques Cartier au Kanata (« village » en langue iroquoise), remplace le fameux pin, qui aurait été frappé par la foudre ou abattu par des vandales. Psitt : à Sherbrooke, au 157, rue Bowen Nord, une des fresques du circuits des murales, Le Mena’sen (ou « rocher du pin solitaire » en langue abénaquise), évoque cette légende.


Pour d'autres belles histoires...

Vous aimez les histoires? Passez donc à la Savonnerie des diligences, à Orford ou Eastman! Un produit signature, les savons légendes, en raconte de belles, nées de l’imaginaire débridée de Marie-Ève Lejour, propriétaire de la Savonnerie. Quand l’utile et l’agréable font mousser la créativité, quel bonheur!

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