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Publié le 17 juin 2021
Bien avant l’arrivée des colons loyalistes dans nos Townships, les Abénakis chassaient le gibier dans les forêts du territoire et voyageaient sur ses puissantes rivières. Coup d’œil sur leur héritage.
Par Carolyne Parent
Coaticook, Massawippi, Yamaska… La langue abénakise s’affiche à travers nos Cantons! Et cela n’a rien d’étonnant compte tenu du fait que ce peuple nomade nommait tous les repères – notamment les plans d’eaux – qui leur permettaient de s’orienter.
Selon le Musée des Abénakis, à Odanak, la présence du « peuple de l’aurore » dans notre région daterait d’au moins 10 000 ans si on se fie à l’âge des artéfacts découverts lors des fouilles archéologiques menées en 2003, près du lac aux Araignées, du côté de Mégantic. L’exposition Ndakina, qui signifie « mon territoire » en abénaki, est d’ailleurs dédiée à l’histoire de la fréquentation abénakise de ces grands espaces. Présentée à la Maison Merry, à Magog, jusqu’au printemps de 2023, elle a été conçue en collaboration avec le Musée et le Grand Conseil de la nation Waban-aki. Bon à savoir: la Maison elle-même est située sur un site archéologique où on a retrouvé de précieux artéfacts autochtones, qui nous seront montrés pour la première fois.
Pour vivre une expérience de plein air tout en se familiarisant avec la culture abénakise, cap sur Ham-Sud et le parc régional du Mont-Ham. Après une halte à l’Espace abénaki, un centre d’interprétation qui donne à voir des objets autochtones vieux de plusieurs siècles, partons à l’aventure.
Sur le Sentier des légendes, un parcours linéaire de calibre intermédiaire long d’un kilomètre, les randonneurs s’initient aux mystères autochtones en s’amusant à dénicher les 11 masques qui y sont habilement dissimulés. Une fois arrivés au sommet du mont, à 713 mètres d’altitude, ils sont accueillis par Awdowinno, une statue à l’effigie du guerrier abénaki. C’est un joli clin d’œil au fait que nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à fouler ce sol!
Quant au secteur Waban-aki, c’est un sentier tracé au pied de la montagne, qui mène à d’authentiques tipis, qu’on peut louer à la nuitée. On peut aussi en apprendre sur les traditions de ce peuple en consultant les panneaux d’interprétation qui le jalonnent.
À Piopolis, l’Hébergement aux Cinq Sens propose également un séjour et des activités aux couleurs autochtones, l’hôte étant issue de la Première Nation des Hurons-Wendats. La propriété est de plus située sur le territoire de chasse et de pêche huron-wendat du Nionwentsïo, qui correspond au Ndakina, selon l’animateur Benoit Paquette.
Également biologiste, M. Paquette y dirige l’activité Rencontre avec l’Esprit de la forêt, une animation en pleine nature qui a pour but de nous y reconnecter. « La sagesse des anciens combinée à celle de la nature sont de précieux héritages, explique l’animateur. Et c’est cela que nous faisons vivre ici à travers les séjours. C’est un message universel, commun à l’ensemble des nations autochtones, pour offrir des pistes de solution à une humanité en perte d'équilibre. »
Dans cette forêt, on peut dormir sous une yourte mongole. « C’est un rappel à l’effet que le nomadisme fait partie de l’histoire de l’humanité et des peuples autochtones du monde entier », souligne M. Paquette.
À noter : plusieurs nouvelles activités sont programmées dont « Le ciel raconté ». Cette séance commentée d’observation d’objets célestes met en relation science et traditions autochtones. Cela promet, le site étant voisin de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic.
Ils renvoient aux richesses naturelles des Cantons…
Sources : les Villes de Coaticook. Ayer’s Cliff, L’Encyclopédie canadienne, historien-sans-frontiere.com et histoire-du-quebec.ca
